Carrière : gypse et champignons

Il existait beaucoup de carrières de gypse tout autour du massif de l’Hautil (Menucourt, Chanteloup, Triel, Vaux, …). Au début du XVIIIe siècle, l’extraction souterraine du gypse à Menucourt avait déjà commencé dans le secteur du Haut-Rucourt (près du Bas-Rucourt), ainsi que sous le Bois des Plâtrières, près du chemin qui va de Vaux à Condécourt : Sur un plan de la fin XVIIIe, y figurent en effet une plâtrière, ainsi qu’une tuilerie.   

Sur le plan de la carrière située autour du cimetière, on constate que les galeries sont restées à bonne distance de ce dernier, ce qui attesterait que l’exploitation aurait débuté après 1871, date de création du nouveau cimetière.

La construction de la plâtrière « du village », dont les bâtiments ruinés ne seront bientôt plus visibles du chemin du Bois Saint Léger, a dû se faire de concert avec le démarrage de l’exploitation ci-avant. En effet, le gypse abattu dans la carrière était remonté à la surface par des puits, et cuit dans les fours maçonnés de la plâtrière pour y être transformé en plâtre.

Carrière et plâtrière cessèrent leur activité vers 1935 et furent reconverties en champignonnière jusqu’en 1977 (champignon de Paris). Les galeries souterraines servirent de refuge aux villageois ainsi qu’aux habitants de Carrières-sous-Poissy, du 27 au 30 août 1944, juste avant la Libération.

Le 27 août, en effet, une bombe est tombée près de l’église de Menucourt. Une communauté franciscaine et les habitants de Carrières sont, par ailleurs, chassés de chez eux par les allemands. Le matin du 28 août, le frère Charles-André (Jules Givone) traverse Menucourt à vélo en direction de Vigny (refuge choisi par les franciscains). Il est abattu près de la croix du Jubilé, par un des soldats allemands qui occupent encore le château (alors que la Libération de Menucourt par les américains aura lieu dès le lendemain 29 août).

Dans la carrière, pendant 4 jours, la vie s’organise. Chaque matin, la messe est dite par le curé et les frères franciscains, devant un autel improvisé, à la lueur des lampes à carbure.

Depuis 1977, les galeries, à l’abandon, s’effondrent. Le gypse,  est friable et très sensible à l’eau ; plafonds et piliers de la carrière sont minés par des sources ou des infiltrations d’eau de pluie. Le contrôle des galeries, à pied ou en bateau, n’étant plus possible, la voûte d’accès de la carrière (entrée rue Juin) a été définitivement bouchée, par du coulis, en 2022.

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Face au n°11 de la rue Leclerc, un mur de meulière porte encore les traces de la fontaine Pierrault (dessin) qui fut démolie vers 1950. Débordant beaucoup sur la route et située en plein virage, elle était devenue dangereuse pour la circulation automobile.